Zum Tode von Claude Lepelley
Claude Lepelley s’est éteint ce matin à l’hôpital de Montreuil. Disparaît un très grand spécialiste de l’Afrique du Nord et de l’Antiquité tardive.
A l’instar de Lellia Cracco Ruggini à propos de la vie économique et sociale en Italie annonaire (1961) ou de Jean-Pierre Callu sur la politique monétaire des empereurs (1969), il a appliqué l’exploitation des sources patristiques à l’étude de la vie municipale, démontrant, de manière entièrement novatrice, que l’institution de la cité se maintenait d’une façon effective jusqu’à la fin de l’Antiquité contrairement aux idées reçues de déclin ou de récession : ce fut la publication de sa thèse en deux volumes, Les cités de l’Afrique romaine au Bas-Empire, Paris, 1979 et 1981, qui révolutionna ce champ de recherche. La direction du volume de la Nouvelle Clio, Rome et l’intégration de l’empire, 44 av. J.-C. – 260 ap. J.-C., t. 2, Approches régionales du Haut-Empire romain, Paris, 1998, fit également date. Un volume de scripta varia, Aspects de l’Afrique romaine, Bari, 2001, contribua à donner la mesure de son œuvre.
Ceux qui ont eu le privilège d’être ses collègues ou ses élèves à Nanterre se souviendront de son immense culture, de sa grande disponibilité, de sa bienveillance, de sa conversation à la fois affable et ironique (pas plus que pour Paul Valéry la bêtise n’était son fort). La personnalité de l’homme était impressionnante, à la mesure de l’œuvre, et la cuirasse se fendait souvent pour laisser entrevoir une sensibilité attentive.
Il devrait être inhumé dans la tombe de ses parents au vieux cimetière de Charenton-le Pont, en lisière méridionale du Bois de Vincennes auquel on accède, depuis la station Charenton-Ecoles sur la ligne 8 de métro, ensuivant l’avenue Anatole France ou l’avenue Jean Jaurès, puis l’avenue de Gravelle qui longe le Bois. La date et l’heure et la confirmation des lieux précis du service religieux et des obsèques seront communiquées ultérieurement.
Avec mes salutations attristées
François Chausson